La fin de vie, on en parle ?

« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ? » citation du philosophe grec Epictète.

La vie et la mort sont indissociables, une danse qui nous entraine tout au long de notre existence et un sujet qui me passionne depuis toujours. Mes expériences personnelles et ma vie professionnelle en tant qu’intervenante sophrologue dans différents ehpads m’ont amenée à poser un autre regard sur l’une et l’autre. Combien sommes-nous à rechercher un sens à notre vie, à notre passage sur terre ? Comment se relier à sa spiritualité ? Cette connexion intérieure nous permettrait-elle de mieux aborder la fin de notre passage sur terre ?

Le principe de la mort fait partie intrinsèque de notre être. Chaque jour, parmi les 60 000 milliards de cellules qui composent notre corps, des millions d’entre elles meurent, tandis que de nouvelles se créent. La mort est donc une donnée essentielle de notre processus vital, sans elle le renouvellement et le développement de notre organisme, de la vie serait impossible.

Le véritable apprentissage consisterait donc à accepter cette danse, à se libérer de l’emprise de la peur, à vivre chaque jour avec la conscience de soi. La fin de la vie ? Pourquoi pas un temps pour enfin naître à soi ?

Toutes ces réflexions m’accompagnent, me nourrissent lorsque j’interviens en ehpad pour donner à la personne sa dernière chance de vivre dans la dignité, en agissant selon ses besoins et sa réalité spirituelle.

Mes interventions sont construites autour de deux axes : la communication verbale et la communication non verbale. Le dialogue avec les équipes des différents services est essentiel. C’est un travail d’équipe qui contribue à offrir des soins adaptés au patient et à son entourage. Souvent, en effet, je rencontre les proches et nos échangent sont précieux et permettent à chacun de mieux appréhender la situation.

Dans la communication verbale je propose une exploration sophrologique sur la respiration pour une meilleure reconnexion à ses sensations positives (non douloureuses) et à ses perceptions sensorielles. Pratiquer la sophrologie permet à la personne de réinvestir son corps, de choisir de vivre l’instant présent, d’oublier sa douleur. Je l’encourage à poser des mots sur son ressenti corporel, ses émotions. S’instaure alors une relation de confiance qui nous permet d’aborder tous les sujets qui lui tiennent à cœur y compris celui de sa propre disparition. Dans une écoute respectueuse, attentive, délicate, la parole se libère, les tensions s’apaisent un peu et laissent place à une acceptation du cycle naturel de la vie.

La communication non verbale se traduit par la pratique du toucher relationnel. Le toucher est le premier sens que l’on acquiert et le dernier que l’on perd. Le toucher relationnel se différencie du toucher médical (soins, toilette, perfusion…). Il permet d’établir un contact, de voir dans le regard de l’autre que l’on est encore vivant et digne d’être touché, regardé. Pour initier ce toucher, je commence par prendre contact par la main sans jamais rompre ce contact, je suis attentive à ce qui se passe en moi tout en étant à l’écoute de ce qui se passe chez la personne. Dans la plupart des cas, ce type de massage restitue la personne dans une vision digne de son corps. Le cerveau maintient en mémoire toutes ces parties du corps souvent oubliées. En recevant régulièrement des séances de massage, l’image corporelle s’imprime dans le cerveau. La priorité est la détente afin de favoriser un relâchement général, un allègement de l’anxiété, de l’angoisse, la colère, l’impuissance et même le désespoir, amplifiés par la perception de la douleur vécue. Souvent, ces instants privilégiés de reconnexion à soi libèrent également la parole.

Au fil de ces accompagnement j’ai compris que les soins palliatifs sont en fait des soins de vie, pour des personnes encore en vie, qui veulent un peu d’attention, d’authenticité et d’amour. Ainsi, peut-être un jour arriverons-nous à redéfinir la mort comme étant une fin qui n’a pas de fin.

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